Anna-fatima

Sophie Lebrun et Martin Legros de la compagnie normande La Cohue ont écrit Anna-Fatima, un seule en scène à la lisière de l’autofiction et du documentaire, autour de la question de l’immigration algérienne. Autofiction, dans la mesure où Sophie Lebrun a puisé dans sa propre expérience : il y a deux ans, elle passe une audition pour un rôle de jeune femme issue de l’immigration du nord de l’Afrique mais sa candidature n’est pas retenue. Car si ses origines prennent racine en France, en Algérie et en Tunisie, la comédienne ne correspond pas au type maghrébin : elle est blonde et claire de peau. À partir de cette audition ratée, Sophie Lebrun a commencé à concevoir son spectacle. Dictaphone et caméra en main, elle s’est lancée dans un travail documentaire en interviewant des personnes issues de l’immigration algérienne. Puis, avec Martin Legros, elle a rassemblé ces témoignages en y mêlant son propre vécu à celui d’Anna-Fatima, qu’elle a placé au coeur d’un dispositif d’entretien, analogue à une audition. Grâce à une sonorisation subtile, elle parvient à incarner les deux personnages qui, dès lors, se répondent et refont le parcours difficile des identités multiples.