D’ailleurs je viens d’ici

Jean-François Boclé, Dalila Dalléas Bouzar, Clémence Delbart, Naomi Lulendo, Nicolas Pirus, Euridice Zaituna Kala
Commissariat Sandrine Honliasso et Ariane Leblanc


Du 12/11/2021 au 04/02/2022

Théâtre d’Hérouville
Exposition ouverte du lundi au vendredi de 14h à 18h
Et les soirs de représentation
Entrée libre

À quoi pense-t-on lorsque nous pensons à la relation entre la France et l’Afrique ? Que voyons-nous ? Que souhaitons nous voir…ne pas voir ? Pourquoi (encore) se poser cette question ? C’est ce à quoi nous a invité la saison Africa2020 qui se proposait de considérer et d’interroger divers enjeux contemporains depuis l’expérience africaine et de sa diaspora.

À quoi pensent-ils et elles ? Ils et elles sont les artistes réunis dans cette exposition. Des artistes dont la biographie s’est écrite et continue de s’écrire depuis le territoire français, par et dans cette relation ; ils et elles dont les histoires, celles d’une jeune génération, composent et animent les mémoires qui lient un pays à un continent. Cette relation – qui dans le cadre d’une manifestation culturelle d’envergure espère et tente de s’écrire avec une nouvelle encre, un nouveau langage, de nouveaux protagonistes, sinon de nouveaux rôles pour chacun d’entre eux – forme le point de départ de cette proposition artistique.

Encore : à quoi pensent-ils et elles ? À quoi pensent-ils et elles depuis hier, depuis aujourd’hui, depuis cette invitation à se (re)poser cette question : que vous inspire le rapport de la France à l’Afrique ? ou de l’Afrique à la France ? Pas plus, ni moins, ce sont les réponses mais aussi les échos à cette question que l’exposition D’ailleurs je viens d’ici nous propose d’observer, de questionner, de contempler.

C’est donc une diversité d’approches, de lectures, de projections, qui se déploient dans les œuvres réunies et dont le dialogue ouvre aux différentes manières par lesquelles se pense, s’observe, se vit et se transforme la relation France-Afrique. Ensemble, elles témoignent d’une nécessaire capacité des uns et des autres à naviguer entre et à faire fusionner différents espaces : géographiques, personnels ou politiques. C’est cette « conscience de l’imbrication de l’ici et de l’ailleurs, de la présence de l’ailleurs dans l’ici et vice-versa » [1] qu’elles manifestent. Le passé, le présent et le futur des liens entre la France et l’Afrique se côtoient ici dans des formes, des sons et des matières qui tantôt révèlent les expériences intimes des artistes de l’exposition et toujours expriment le regard qu’ils et elles posent sur cette union. Poétique, émancipateur, critique, curieux, anticipateur, sont autant d’adjectifs qui pourraient qualifier l’élan avec lequel ces artistes nous plongent dans leur compréhension de cette histoire.

[1] Achille Mbembe, ​Sortir de la grande nuit, Essai sur l’Afrique décolonisée​, La Découverte, coll. « Cahiers libres », Paris, 2010.

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