Mes parents

Alors qu’en mars 2020, les élèves de l’École du TNB sont confinés chez eux, Mohamed El Khatib, leur propose de travailler à distance via Zoom pour parler d’eux. Se raconter n’est pas un acte anodin, surtout quand il s’agit d’aborder la question des parents voire celle, taboue, de la sexualité des parents. Le rapport au courage, à l’autocensure, aux arrangements avec la vie s’en trouve bouleversé. Très vite les notions d’héritage et de transmission sont au coeur du projet : ce qu’on accepte, ce qu’on refuse. À partir de la matière documentaire de ces confessions le travail d’écriture peut commencer. Sur le plateau nu les comédiens vont mettre leur vérité à l’épreuve. Sans qu’il soit clairement revendiqué le titre Mes parents fait écho au livre que publia en 1984 l’écrivain Hervé Guibert provoquant un certain émoi dans la critique : en accumulant des éléments de vie plus ou moins fictionnalisés, il semait le trouble dans le pacte autobiographique. Ce jeu sur l’intime est au coeur des préoccupations du dramaturge Mohamed El Khatib qui semble nous dire que le mentir-vrai des artistes sera toujours préférable aux vérités alternatives des politiques.