Le Petit garde rouge

Chen Jiang Hong était un enfant sans histoire lorsque la terrible Révolution culturelle éclata dans son pays. Il raconte aujourd’hui cette période de sa vie avec la complicité de François Orsoni. Les deux hommes se sont rencontrés en 2018, pour une première adaptation scénique des Contes chinois, un album jeunesse de Chen Jiang Hong. Le Petit garde rouge raconte la vie d’un enfant qui parvient à transformer une expérience traumatisante en une voie d’émancipation. On y découvre la réalité du quotidien au temps de la Révolution culturelle et ses conséquences très concrètes. Mais parce que cette histoire est contée du point de vue d’un enfant, le spectacle réussit la prouesse de ne porter aucun jugement sur l’événement politique que fut la Révolution culturelle mais d’en donner une illustration vivante. Le dispositif de ce nouveau spectacle demeure dans la lignée des Contes chinois : Chen Jiang Hong, en bordure de plateau, dessine en direct sur un rouleau de papier. Ses dessins apparaissent sur un écran, mixés avec les illustrations de Mao et moi et des images d’archives tandis qu’un comédien prend en charge le récit, fait de mots accessibles à tous. Simultanément, deux danseuses, représentant les deux sœurs du protagoniste, mettent l’histoire en mouvement et une bruiteuse cinéma diffuse un arrangement sonore des situations. Cet ensemble dessine l’architecture d’un spectacle d’art total qui fait de la combinaison des moyens d’expression une alchimie bouleversante.