Oh les beaux jours

Texte Samuel Beckett
Mise en scène Mathilde Heizmann

Une femme-tronc dont le buste surgit d’un mamelon sans que l’on sache ce qui l’a conduite là, telle est Winnie. « Elle ne bougera pas » commande l’impitoyable didascalie qui l’emprisonne. Cependant, tout est normal et c’est bien cette inadmissible normalité qui fait de Samuel Beckett un auteur terriblement actuel. Winnie tient en respect le chaos et le désespoir en fredonnant de vieux airs ; elle range son sac à main, toute sa vie semble s’y trouver, elle s’occupe comme si de rien n’était, comme si l’enlisement ne la réduisait pas à la plus absurde des immobilités. Le·la spectateur·trice n’a qu’à puiser dans ses plus récents souvenirs pour savoir que c’est aussi de lui qu’il est question. Car si Beckett a écrit Oh les beaux jours à l’heure où le monde vivait dans la terreur de la guerre nucléaire, l’intemporalité saisissante de sa vision permet à chacun de voir en Winnie une soeur, soumise à d’inintelligibles coups d’arrêt.

distribution

Avec Annie Pican

Vidéo / Son Pablo Géléoc
Lumière / Régie Thalie Guibout
Décor et sculpture Clémentine Pignal
Photographies Tristan Jeanne-Valès

Production Théâtre de la Rampe
Coproduction Archipel de Granville
Avec le soutien de La Région Normandie du Conseil Général du Calvados et de la Ville de Caen.

documents