Les lieux

THEATRE D'HEROUVILLE Comédie de Caen/CDN de Normandie 28 09 2016 ©Tristan Jeanne-Valès

THÉÂTRE D’HEROUVILLE

COMEDIE DE CAEN / CDN DE NORMANDIE Théâtre des Cordes, Caen ©Tristan Jeanne-Valès

THÉÂTRE DES CORDES, CAEN
©Tristan Jeanne-Valès

LA COMÉDIE DE CAEN
Le théâtre au cœur de la ville nouvelle

Dans les années 1980, la mairie d’Hérouville Saint-Clair décide de construire un équipement culturel important et de le confier à la Comédie de Caen, qui est, à l’époque un des vingt Centres Dramatiques Nationaux en France ayant une mission de création décentralisée. Le théâtre d’Hérouville-Saint-Clair s’inscrit donc en 1987, date de l’inauguration, dans “la citadelle douce-cœur de la ville” entouré de la bibliothèque, du Café des Images et de l’hôtel de ville. Confié à l’architecte normand Eugène Leseney, le bâtiment abrite une salle de 700 places modulable  en fonction de la programmation. L’aire de jeu frontale dispose d’un cadre de scène de 16 m d’ouverture pour une hauteur maximale de 9,50 m. Ces caractéristiques permettent une grande souplesse d’utilisation de l’espace. On peut simultanément représenter un spectacle sur la grande scène, en répéter un autre sur la petite scène ou encore disposer d’un espace scénique de 35 mètres de profondeur avec les deux scènes réunies. Lieu de création, le théâtre abrite également un atelier de fabrication de décors et de costumes ainsi qu’un espace d’exposition.

“… Cette réussite est due à la convocation dès le début du projet des trois parties concernées : la ville, les architectes, les futurs utilisateurs de l’équipement. Ce qui est très rare ! Ce qui a donné tous leurs sens aux études et aux choix. Avec ce souci premier : inventer un outil qui satisfasse aussi bien la tradition théâtrale (dramatique, lyrique et chorégraphique) que l’ouverture aux recherches artistiques des générations futures.
Inauguré en 1987, la disponibilité de ce lieu pour les projets de l’avenir se vérifie déjà en ce début de siècle.” Michel Dubois

La Comédie de Caen possède une seconde salle de 220 places, le Théâtre des Cordes à Caen, un  lieu historique puisque c’est ici que Jo Tréhard s’installe en 1969, après son départ du TMC.

Michel Dubois — Premier maître des lieux – de 1972 à 1997
La Comédie de Caen a toujours revendiqué de jouer un rôle dans sa ville et dans sa région, au sein d’un ensemble plus vaste qui s’appelle la décentralisation et dont elle est solidaire : la question n’est pas pour elle de refuser les structures, comme on dit, et encore moins de dérober à des responsabilités clairement définies et acceptées avec conviction. On y veille plutôt à ne pas laisser tourner l’appareil pour son propre profit, en se soumettant à la logique administrative qu’il engendre et qui risque à tout moment de le paralyser : en d’autres mots, ce qui parait ici impératif, c’est de donner toujours le pas à la création sur la gestion, autant que faire se peut et en tenant compte des ressources dont on dispose.

Ce qui intéresse Michel Dubois et les siens, ce n’est ni de faire circuler un message ni de tirer de l’étalage du vécu une démonstration claire : ils cherchent une manière de donner à la réalité quotidienne un éclairage concret et insolite, sous des angles de vues inattendus. A partir de constellations de gestes, de mots et d’images, ils souhaitent, par le théâtre, montrer sensiblement comment se nouent et se dénouent, dans la claire conscience ou dans l’obscurité de l’inconscient, idées, attitudes, relations, préjugés, malentendus, passions : ils ne renieraient sûrement pas le mot d’ordre de Brecht, qui voulait faire surgir l’insolite du familier et tirer matière à étonnement de tout ce qui paraît aller de soi.

Eric Lacascade – Directeur de 1997 à 2007
En 1997, Eric Lacascade prend la direction du CDN de Normandie. Son projet artistique, défini comme “une présence innocente, un organe de création, un outil d’exploration” se développe à travers le “Centre de Recherche et d’expérimen-tation théâtrale” établissant une philosophie de l’action conduisant à un positionnement différent de toutes les parties qui composent l’acte théâtral : l’œuvre n’est pas le seul objectif de l’acte théâtral, les processus de travail sont ouverts au public au même titre qu’un spectacle achevé, le spectateur n’est pas sollicité comme un consommateur mais participe au processus de création, l’artiste trouve un espace et un temps où il peut rechercher des écritures nouvelles et des modalités de relation au public, libéré des contraintes temporelles et économiques, et l’art est appréhendé comme une source de réflexion sur le fonctionnement de la société dans laquelle il agit.

Jean Lambert-wild – Directeur de 2007 à 2015
L’identité d’un théâtre et sa giration au cycle d’une saison nécessitent un axe solide pour mouvoir et rassembler une communauté. Sans axe, nos rêves s’enfuient et s’éteignent dans la nuit.

Jean Lambert-wild entend par communauté cette puissance publique formée par tous les regards singuliers venus de tous les horizons qu’ils soient ceux d’artistes, de chercheurs, d’entrepreneurs, d’amateurs, d’enfants, d’adolescents ou d’adultes, qui convergeront vers un théâtre et s’inviteront à se voir et à se reconnaître.
Il y a tant de choses à découvrir et à aimer. Il y a tant de vaisseaux à construire. Il y a tant de visages à rencontrer. La vie est une immensité qu’il faut transmettre à nos enfants qui, plus loin encore, trouveront ou inventeront les frontières qu’ils franchiront.

La Comédie de Caen doit être un point de ralliement, le lieu où une communauté, avide d’inventer, de penser et de s’égarer, puisse se rassembler, se reconnaître et se critiquer dans les jeux de regards que nous lui offrirons.
Porter sur scène dans le monde d’aujourd’hui une humaine Comédie, voici un futur excitant et attrayant qui ne peut s’enraciner que dans des actes présents où traditions et innovations se croiseront dans un irréductible sentiment de joie et de vie.

Marcial Di Fonzo Bo – Directeur depuis 2015
Depuis sa création La Comédie de Caen fait partie des projets emblématiques de la « décentralisation » en France.

Depuis l’ouverture de la première Maison de la Culture de Caen à la fin des années 1950 la Comédie de Caen n’a cessé de se développer, en accueillant une partie importante du théâtre contemporain des dernières décennies, où auteurs et créateurs ont pris des risques, ont su chercher un théâtre exigeant, populaire et politique.

Le nouveau projet se situe dans la continuité de ce mouvement et nous mènerons, dans les prochaines années un travail sur les archives de la Comédie notamment sur la période Jo Tréhard et Michel Dubois pour mettre en valeur cet héritage.

Inventer un théâtre vivant, ludique et exigeant, en prise avec le monde d’aujourd’hui, tel est le projet de la Comédie de Caen-CDN de Normandie :

  • accueillir les artistes et les écritures de demain en favorisant la présence d’auteurs contemporains, français et étrangers, de textes inédits ;
  • accompagner des metteurs en scène et des créateurs d’une nouvelle
 génération ;
  • fabriquer un théâtre de parole, où la présence des acteurs est au centre.

Autour du directeur Marcial Di Fonzo Bo, d’Élise Vigier, artiste associée à la direction et de Jacques Peigné, directeur délégué, est réuni un collectif d’acteurs, auteurs et metteurs en scène : Lucie Berelowitsh, Laëtitia Guédon, David Lescot, Pierre Maillet, Guillermo Pisani.